Comment digitaliser (et fluidifier) les processus financiers ?
La digitalisation est un enjeu déterminant pour les entreprises, quelle que soit leur taille. Les technologies sont matures, mais doivent être adoptées par les acteurs pertinents au sein de l'organisation. À ce titre, les DAF doivent prendre pleinement conscience de leur rôle de leaders en matière de transformation digitale : c'est la clé de la fluidification du processus financier par la digitalisation. Or cette transformation se fait en trois temps.
1. La digitalisation du processus financier
Pour le DAF, il s'agit avant tout d'entrer dans une logique de digitalisation du processus financier : mettre en oeuvre les solutions qui permettront d'engager la fonction finance dans sa transformation digitale. Cela dépasse la simple dématérialisation : il ne suffit pas d'opter pour le "zéro papier", mais d'établir de nouveaux processus qui modifient en profondeur la manière de travailler. Un exemple : alors que le périmètre traditionnel de la direction financière se concentre sur l'organisation, l'efficacité opérationnelle et l'allocation du capital, la digitalisation du processus financier vise à l'étendre à l'analyse de données, dans une optique d'optimisation de la prise de décision. Autrement dit, il faut comprendre que la transformation digitale ouvre grandement le champ des possibles pour la fonction finance. Ce qui implique de repenser les processus, mais aussi de faire évoluer les comportements et d'apprendre à travailler avec les autres services. Dans ce but, il est crucial d'implémenter des solutions interopérables capables de communiquer entre elles, afin de piloter les données financières et extrafinancières.
2. La fluidification du processus financier
Dans un deuxième temps, il est crucial d'opérer un glissement de la digitalisation vers la fluidification du processus financier. Une fois les bons outils en place, l'objectif pour le DAF consiste à automatiser les tâches récurrentes et chronophages (saisie des données comptables, formalités administratives...) afin de gagner du temps, de réduire le risque d'erreur, et de permettre aux collaborateurs de se focaliser sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L'automatisation est rendue possible par deux leviers :
- les nouvelles technologies applicatives (logiciels de business intelligence ou de data visualization, ERP, back-office, intelligence artificielle, etc.) ;
- la qualité et la fiabilité des données recueillies et traitées par ces outils.
La fonction finance peut ainsi se libérer des besognes fastidieuses pour se focaliser sur l'analyse prédictive. Cette fluidification du processus financier contribue à donner au service financier un rôle stratégique au sein de l'entreprise.
3. L'éducation des collaborateurs
Néanmoins, la digitalisation puis la fluidification du processus financier passent nécessairement par une réflexion préalable sur l'impact métier de ces nouvelles technologies et sur les moyens à mettre en oeuvre pour assurer leur adoption par les collaborateurs. En effet, dans toute transformation digitale, le facteur humain est toujours le plus complexe à intégrer : il constitue une importante résistance interne au changement, en particulier lorsque la question de l'automatisation entre en ligne de compte. Il est donc indispensable de bien préparer la digitalisation du processus financier, en veillant à faire monter les utilisateurs en compétences afin de garantir l'adoption de nouveaux outils comme de nouveaux processus.